Terreur sur l’Orient Express : Episode 2

J’en ai fini avec mes affaires privées et je rejoins mes amis non sans quelques difficultés pour les retrouver.

Nous sommes dimanche soir 07/01 dans le salon d’Arthur. Ils m’expliquent ce qui s’est passé durant mon absence: incendie chez le Professeur Smith, entretien à Scotland Yard, disparition de Beddows qui finalement réapparaît avec Smith mortellement brûlé, etc. Smith a évoqué un complot turc et a demandé de retrouver un artefact occulte et maléfique, le « Simulacre de Sedefkar », démantelé et éparpillé en plusieurs morceaux dans toute l’Europe:
– à Paris (France) où un noble, le comte Fénalik, aurait conservé un fragment à sa disposition
– à Venise (Italie) où des soldats de Napoléon qui détenaient un morceau l’y auraient égaré durant la campagne d’Italie
– à Trieste (Italie) au musée, Johann Wincklemann
– à Belgrade (Croatie) où nous devrons contacter le conservateur de musée national, le Professeur Milovan Todorovic ami de Smith
– à Sofia (Bulgarie) un morceau possiblement enterré quelque part pour le cacher à l’envahisseur
– à Milan (Italie de nouveau, bizarre) où il s’agira de retrouver un collectionneur qui en aurait fait l’acquisition

Il nous faudra, une fois tous les fragments rassemblés, les emmener à la « mosquée désertée de Constantinople » et leur appliquer le rituel décrit dans un document intitulé « le parchemin de Sedefkar« .

Il est conseillé de suivre le parcours de l’Orient Express, dont le départ est prévu lundi 08/01 matin depuis Londres. Comme nous n’avons pas terminé nos recherches à Londres, nous décidons alors de faire le trajet Londres Paris en dirigeable mardi pour être présents pour les formalités de pré-embarquement prévues le 10/01.

L’Orient Express nous mènera de Paris à Constantinople (qui ne s’appellera pas Istanbul avant encore quelques années) en passant respectivement par Milan, Venise, Trieste, Belgrade, et Sofia.

D’ici là nous disposons d’une journée pour finir nos affaires sur Londres:
– Anselme a besoin de passer au Times pour décrocher, auprès du rédacteur en chef, la rubrique « autour du monde »
– Arthur et moi souhaitons faire quelques recherches sur le simulacre de Sedefkar… mais il nous faudra rester discrets et prudents pour réaliser ces recherches! Je ne comprends pas encore vraiment pourquoi, mes amis auraient-ils été imprudents durant mon absence? Nous devrons donc bien sélectionner les personnes susceptibles de nous aider pour ne pas attirer l’attention.

Profitant du décalage horaire, je téléphone à ma sœur qui se trouve à Los Angeles pour lui demander si elle n’aurait pas quelques pistes à me conseiller sur l’occultisme, l’une de ses passions, d’une part à Londres où je me trouve actuellement, d’autre part à Paris qui sera ma prochaine étape. Elle m’oriente vers la bibliothèque du British Museum à Londres, puis vers la Bibliothèque nationale à Paris. En revanche, elle ignore tout d’éventuels clubs d’occultisme dans ces deux villes.

Samuel nous rejoint juste avant de passer à table. Nous l’informons de nos plans pour le lendemain.

Alors qu’Anselme nous fait part de ses inquiétudes sur le fait qu’il ressent déjà une menace peser sur nos épaules (j’en étais sûr, mes camarades ont vraiment été imprudents et ont certainement manqué de discrétion), Arthur aperçoit par la fenêtre 2 voitures garées sur le trottoir en face de son appartement, attirant son attention en jouant de leurs phares comme s’il s’agissait d’un code de communication. Arthur éteint les lumières. 4 hommes sortent des véhicules et se dirigent vers l’appartement. Je me rends à l’étage du dessus avec Anselme, nous y serons mieux pour surprendre nos visiteurs s’ils parviennent à pénétrer dans l’appartement d’Arthur. Comme je m’y attendais, les 4 hommes se sont séparés en 2 groupes: le premier monte par l’escalier pendant que le second prend l’ascenseur. Ils approchent, mais ils ne savent pas que nous les attendons, et que nous sommes correctement armés.

Les 4 hommes pourraient être des Turcs si l’on en juge par leur teint, leurs moustaches, et les armes que portent deux d’entre eux: des copèches (?connais pas), sortes de cimeterres. Ils se retrouvent sur le palier. Ils ne semblent pas amicaux du tout, et sont armés de revolver pour certains et des fameuses lames courbées pour les autres. L’un d’entre eux tente de crocheter la porte. Leur posture me confirme que nous avons affaire à des hommes accoutumés aux « opérations spéciales ». Face à la résistance de la porte, ils décident de la faire sauter à l’explosif! Arthur, qui se trouvait derrière la porte, est projeté à plusieurs mètres, il chute, blessé. Je profite du grabuge pour sortir de ma cache et tire sur l’un des homme qui me fait face, le touchant. Arthur reprend ses esprits, tire et touche aussi un homme, celui qui se tient dans l’encadrement de la porte. Un 3ème homme court vers le salon où se trouve caché Samuel. Le 4ème homme me tire dessus et me touche gravement à l’épaule! Anselme tente d’assommer l’homme que j’ai blessé du pommeau de sa canne épée. A mon tour, je riposte sur l’homme qui m’a touché, mais mon état m’handicape et je le rate. Arthur tire 3 nouveaux coups sur son adversaire qui s’effondre. L’arme de l’homme qui m’a touché s’enraye lorsqu’il vise Anselme qui arrive à achever l’homme que j’avais initialement blessé. L’homme dans le salon s’affaire, on entend du bruit de vaisselle cassée, il cherche quelque chose. C’est à mon tour de tirer: je fait mouche sur mon adversaire et lui loge une balle dans le cou. Il s’effondre. Il ne reste plus alors qu’un seul homme valide, celui du salon, armé seulement de sa larme, mais ne semble pas s’être rendu compte que ses compères été tombés. Arthur s’approche de lui et parvient à le surprendre. L’homme lève les mains en l’air, il esquisse un sourire en coin, plonge au travers de la fenêtre et se fracasse au sol 3 étages plus bas.

L’adrénaline du combat retombe et je ressens la douleur à l’épaule. Je m’adosse au mur. J’applique maladroitement ma main valide pour tenter de stopper l’hémorragie, mais manque de m’évanouir. Anselme me porte les premiers secours, mais sa compression me fait encore plus mal! Arthur appelle la police en lui demandant d’intervenir d’urgence et en précisant qu’il y a un homme gravement blessé.

Une sirène retentit, les secours arrivent… je suis pris en charge par un urgentiste qui extrait la balle de mon épaule sur place car il n’y a manifestement pas de temps à perdre pour arrêter l’hémorragie. 2 inspecteurs de police veulent s’entretenir immédiatement avec Arthur. Il arrive à les convaincre que nous étions en légitime défense, et obtient qu’une surveillance rapprochée de son appartement soit mise en place dès cette la nuit. Arthur fera venir demain, à la 1ère heure, le meilleur médecin de la ville.

Une chose est dorénavant bien certaine: il ne va pas falloir trainer à Londres et y agir discrètement jusqu’à notre départ.

Petit déjeuner. Mon médecin arrive pour me refaire le pansement, il faut reconnaître qu’il n’est pas maladroit de ses doigts. Je suis autorisé à me déplacer, mais dois faire attention à ne pas trop solliciter mon bras gauche.

Arthur et moi-même nous rendons tout d’abord à l’ambassade de Turquie, et n’hésitons pas à solliciter un entretien avec l’ambassadeur en personne. La dame à l’accueil accepte de nous orienter vers M. Mustapha Coprolu, le secrétaire particulier de l’ambassadeur qu’elle dit être en déplacement.

Nous expliquons notre mésaventure à M. Coprolu: agresseurs turcs, les 3 Mehmet Makryat, la mosquée désertée de Constantinople… mais nous n’obtenons pas grand chose de la part de ce fonctionnaire: l’adresse de la boutique de l’antiquaire à Brophy Lane, les passeports des autres Makryat qui sont des faux, il ne sait rien de la prétendue « mosquée désertée ». Nous décidons de prendre congé pour aller faire nos recherches au British Museum.

Nous retrouvons Anselme qui a obtenu, entretemps, la responsabilité de sa nouvelle rubrique et qui pourra ainsi continuer d’exercer pour le Times durant notre « aventure de l’Orient Express ».

La dame à l’accueil du British Museum exige que nous montrions des autorisations pour aller faire nos recherches. Persuadé qu’à Londres on apprécie le cinéma, je tente de la convaincre que mes recherches sont de la plus grande importance en jouant de l’influence que pourrait donner la renommée mondiale de ma sœur… [échec critique]… je dois faire comme si je ne connaissais pas mes amis pour éviter que tous se retrouvent illico presto à la porte de la bibliothèque, tout comme moi! Heureusement, Arthur arrive à convaincre cette dame qu’il ne faut pas qu’elle soit si sévère avec moi qui me trouve actuellement sous l’influence de médicaments. Elle accepte, toute charmée. Ahhh, Arthuuur, lit-on dans les yeux de la belle Guenièvre!

Les recherches ne donnent que peu de résultats utiles:
– sur le simulacre de sedefkar: rien, mais il y a des informations concernant un « simulacre du diable » sur lequel la Bibliothèque nationale Paris devrait être une meilleure source.
– sur la mosquée désertée de Constantinople: rien, mais quelques info sur la ville, l’hôtel Papalas de la Compagnie des wagons-lits qui est conseillé, la mosquée Bleue est la plus belle mosquée de la ville et même d’Europe orientale, etc.
– sur le comte Fénalik et d’éventuels recoupements avec le simulacre: implication dans une affaire avec la reine qui amena à l’exécution d’un homme, peut-être le comte lui-même. Pas de descendance connue.

19h, fermeture du British Museum, il est temps de rentrer non sans faire un crochet par le commissariat afin d’y finaliser notre déposition. Les policiers n’ont malheureusement, à ce stade, aucune piste solide. Nous apprenons cependant que l’homme qui s’est jeté par la fenêtre avait ingéré un poison, probablement sous la forme d’une pastille croquée, avant de se défenestrer. Aucun des 4 hommes ne portait de pièce d’identité. Nous obtenons une recommandation pour une compagnie de gardes du corps, à toutes fins utiles, la Jester Corporation.

Retour chez Arthur pour le dîner. Fin de session.

Je dispose de quelques contacts dans les ambassades US en Europe, suite à mes nombreux déplacements, que j’informerai par télégramme de notre arrivée et que je solliciterai afin qu’ils fassent quelques recherches préliminaires sur nos affaires.

Je crois que ce sont les petites choses, les gestes quotidiens des gens ordinaires qui nous préservent du mal.

Gandalf